• Portrait de Victor Hugo par Léon Bonnat (1879)

     

    "Le théâtre doit faire de la pensée le pain de la foule."  (Les Burgraves)

    "Car le mot , que l'on sache , est un être vivant." (Les Contemplations)

    "De quelque mot profond tout homme est le disciple." (Les Contemplations)

    "Les mots sont les passants mystérieux de l'âme." (Les Contemplations)

    "La musique c'est du bruit qui pense." (Fragments)

    "Un poête est un monde enfermé dans un homme." (La Légende des Siècles)

    "L'argot c'est le verbe devenu forçat." (Les Misérables)

    "Le chant est un verre de joie dont le juron est le trop plein ."

    "C'est une mauvaise manière de protéger les lettres que de pendre les lettrés."   (Notre-Dame de Paris)

    "Ami cache ta vie et répands ton esprit." (Les Rayons et les Ombres)

    "Etre contesté c'est être constaté." (Tas de Pierres)

    "L'instinct c'est l'âme à quatre pattes ; la pensée c'est l'esprit debout." (Tas de Pierres)

    "La populace ne peut faire que des émeutes . Pour faire une révolution , il faut le peuple." (Tas de Pierres)

    "Une insurrection qui éclate , c'est une idée qui passe son examen devant le peuple ."

    "La statue équestre , réservée aux rois seuls , figure très bien la royauté : le cheval c'est le peuple ."

    "La vie est une phrase interrompue." (Tas de Pierres)

    "Les vrais grands écrivains sont ceux dont la pensée occupe tous les recoins de leur style." (Tas de Pierres)

    "L'heure qui sonne , c'est une déclaration d'indifférence . C'est l'éternité disant n'importe quoi ."

     

     

    "Fidèle à l'engagement que j'ai pris vis-à-vis de ma conscience , je partagerai jusqu'au bout l'exil de la liberté . Quand la liberté rentrera , je rentrerai ." (A propos du coup d'état du  02 Décembre 1851 fait par Charles-Louis-Napoléon Bonaparte , qui oblige V.Hugo à l'exil)

     

     

    "Messieurs , dans cette grave question de la propriété littéraire , il y a deux unités en présence : l'auteur et la société . Je me sers de ce mot unité pour abréger ; ce sont comme deux personnes distinctes .

    Tout à l'heure nous allons aborder la question d'un tiers , l'héritier . Quant à moi , je n'hésite pas à dire que le droit le plus absolu , le plus complet , appartient à ces deux unités : l'auteur qui est la première unité , la société qui est la seconde .

    L'auteur donne le livre , la société l'accepte ou ne l'accepte pas . Le livre est fait par l'auteur , le sort du livre est fait par la société .

    L'héritier ne fait pas le livre ; il ne peut avoir les droits de l'auteur . L'héritier ne fait pas le succès ; il ne peut avoir le droit de la société .

    Je verrais avec peine le Congrès reconnaître une valeur quelconque à la volonté de l'héritier .

    Ne prenons pas de faux points de départ . L'auteur sait ce qu'il fait ; la société sait ce qu'elle fait ; l'héritier , non . Il est neutre et passif .

    Examinons d'abord les droits contradictoires de ces deux unités : l'auteur qui crée le livre , la société qui accepte ou refuse cette création . L'auteur a évidemment un droit absolu sur son oeuvre , ce droit est complet . Il va très loin , car il va jusqu'à la destruction . Mais entendons-nous bien sur cette destruction .

    Avant la publication l'auteur a un droit incontestable et illimité .

    Mais dès que l'oeuvre est publiée , l'auteur n'en est plus le maître .

    C'est alors  l'autre personnage qui s'en empare , appelez-le du nom que vous voudrez : esprit humain , domaine public , société . C'est ce personnage-là qui dit :

    Je suis là , je prends cette oeuvre , j'en fais ce que je crois devoir en faire , moi , esprit humain ; je la possède , elle est à moi désormais .

    L'oeuvre n'appartient plus à l'auteur lui-même , il n'en peut désormais rien retrancher .

    L'homme qui vous parle en ce moment a commencé par être catholique et monarchiste . Il a subi les conséquences d'une éducation aristocratique et cléricale . L'a-t-on vu refuser l'autorisation de rééditer des oeuvres de sa presque enfance ? Non .

    J'ai tenu à marquer mon point de départ . J'ai voulu pouvoir dire : Voilà d'où je suis parti et voilà où je suis arrivé . Je ne veux pas supprimer les premières années de ma vie .

    Mais je vais bien plus loin , je dis :

    Il ne dépend pas de l'auteur de faire une rature dans son oeuvre quand il l'a publiée . Il peut faire une correction de style , il ne peut pas faire une rature de conscience .Pourquoi ? Parce que l'autre personnage , le public , a pris possession de son oeuvre ."

    (21 Juin 1878 - Allocution de V.Hugo au Congrès Littéraire International sur sa position concernant la propriété artistique )

     

     

    "Je ne suis pas de ceux qui croient qu'on peut supprimer la souffrance en ce monde , mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu'on peut détruire la misère .

    Remarquez-le bien , je ne dis pas diminuer , amoindrir , limiter , circonscrire , je dis détruire .

    Détruire la misère ! Oui cela est possible . Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car , en pareille matière , tant que le possible n'est pas fait , le devoir n'est pas rempli .

    Je déclare qu'en effet il y aura toujours des malheureux , mais qu'il est possible qu'il n'y ait plus de misérables ." (09 Juillet 1849 - Discours à l'assemblée où la question à l'ordre du jour est : la prévoyance et l'assistance publique)

     

     

    "Voici donc , selon moi , l'idéal de la question : l'instruction gratuite et obligatoire . Un grandiose enseignement public , donné et réglé par l'état , partant de l'école de village et montant de degré en degré jusqu'au Collège de France . Les portes de la science toutes grandes ouvertes à toutes les intelligences . Partout où il y a un champ , partout où il y a un esprit , qu'il y ait un livre . Pas une commune sans une école , pas une ville sans un collège , pas un chef-lieu sans une faculté ." (15 Janvier 1850 - Discours à l'assemblée législative)

     

     

     

     


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