• Citations de Jean JAURES :

     

    "Il ne peut y avoir de Révolution que là où il y a conscience"

     

    "On n'enseigne pas ce que l'on sait ou ce que l'on croit savoir , on n'enseigne et on ne

    peut enseigner que ce que l'on est"

     

    "On ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre"

     

    "Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage"

     

    "L'affirmation de la Paix est le plus grand des combats"

     

    "Déjà la guerre apparaissait comme une immense industrie"

     

    "C'est qu'au fond il n'y a qu'une sale race : l'humanité"

     

    "Aller à l'idéal et comprendre le réel"

     

    "Il est bien vrai que la beauté de la science et de l'art est consolatrice"

     

    ******************************

    Textes de Jean Jaurès :

     

    Ardent pacifiste à une époque où le nationalisme devient une force importante de la vie

    politique , Jean Jaurès préconise en 1911 une "Armée nouvelle" purement défensive et

    fondamentalement démocratique .

    Dénoncant le péril d'une guerre européenne , il met en garde ses collègues députés :

    " Et qu'on n'imagine pas une guerre courte , se résolvant en quelques coups de foudre

    et quelques jaillissements d'éclairs (...) ce seront des masses humaines qui fermenteront

    dans la maladie , dans la détresse , dans la douleur , sous les ravages des obus

    multipliés , de la fièvre s'emparant des malades ..." (débat du 20 décembre 1911)

     

    "Si malgré tout l'orage éclate , il sera si effroyable qu'après un accès de fureur ,

    de douleur , les hommes auront le sentiment qu'ils ne peuvent échapper à la destruction

    totale qu'en assurant la vie des peuples sur des bases nouvelles , sur la démocratie ,

    la justice , la concorde , l'arbitrage (...) Partout le socialisme international élève la voix

    pour condamner les méthodes de brutalité , pour affirmer la commune volonté de paix

    du prolétariat européen . Même s'il ne réussit pas d'emblée à briser le concert belliqueux ,

    il l'affaiblira et préparera les éléments d'une Europe nouvelle , un peu moins sauvage ."

     

     

    Dernier article de Jean Jaurès paru dans l'Humanité le 31 Juillet 1914 :

    "Sang froid nécessaire"

    Que l'on mette si l'on veut les choses au pire , qu'on prenne en vue des plus formidables

    hypothèses les précautions nécessaires , mais de grâce qu'on garde partout la lucidité

    de l'esprit et la fermeté de la raison . A en juger par tous les éléments connus , il ne

    semble pas que la situation internationale soit désespérée . Elle est grave à coup sûr ,

    mais toute chance d'arrangement pacifique n'a pas disparu . D'une part il est évident que

    si l'Allemagne avait eu le dessein de nous attaquer , elle aurait procédé selon la fameuse

    attaque brusquée . Elle a au contraire laissé passer les jours et la France comme la

    Russie ont pu mettre à profit ce délai , l'une , la Russie , pour procéder à une mobilisation

    partielle , l'autre , la France , pour prendre toutes les précautions compatibles avec le

    maintien de la paix .

    D'autre part , l'Autriche et la Russie sont entrées en négociations directes . La Russie

    demande à l'Autriche quel traitement elle réserve à la Serbie . L'Autriche a répondu

    qu'elle respecterait son "intégrité territoriale" . La Russie estime que ce n'est pas assez ,

    qu'il faut en outre que "les droits de souveraineté de la Serbie soient garantis" .

    La conversation est engagée . Même si un désaccord se précise entre les vues de

    l'Autriche et celles de la Russie ,on pourra mesurer l'écart des idées et s'employer à la

    solution d'un problème dont les données seront déterminées . C'est alors , semble t-il ,

    que pourra intervenir cette pensée médiatrice de l'Angleterre qui cherche sa forme , ses

    moyens d'expression , mais qui finira bien par prévaloir , car elle répond au sentiment

    profond des peuples , et sans doute au désir même des gouvernements qui sentent

    monter vers eux , comme un châtiment , ce péril de guerre avec lequel un moment ils

    avaient cru jouer comme avec un instrument diplomatique .

    Et si l'on juge de ce que serait la guerre elle-même et des effets qu'elle produirait , par la

    panique , les sinistres rumeurs , les embarras économiques , les difficultés monétaires et

    les désastres financiers que déchaine la seule possibilité du conflit , si l'on songe que

    maintenant il faut ajourner les règlements d'échéance et se préparer à décréter le cours

    forcé de petites coupures de billets de banque , on se demande si les plus fous ou les

    plus scélérats des hommes sont capables d'ouvrir une pareille crise . Le plus grand

    danger à l'heure actuelle n'est pas , si je puis dire , dans les évènements eux-mêmes .

    Il n'est même pas dans les dispositions réelles des chancelleries si coupables qu'elles

    puissent être ; il n'est pas dans la volonté réelle des peuples ; il est dans l'énervement qui

    gagne , dans l'inquiètude qui se propage , dans les impulsions subites qui naissent de la

    peur , de l'incertitude aiguë , de l'anxiété prolongée . A ces paniques folles les foules

    peuvent cèder et il n'est pas sûr que les gouvernements n'y cèdent pas . Ils passent leur

    temps (délicieux emploi) à s'effrayer les uns les autres et à se rassurer les uns les autres.

    Et cela , qu'on ne s'y trompe pas , peut durer des semaines . Ceux qui s'imaginent que la

    crise diplomatique peut être et doit être résolue en quelques jours se trompent . De même

    que les batailles de la guerre moderne , se développant sur un front immense , dure sept

    ou huit jours , de même les batailles diplomatiques , mettant maintenant en jeu toute une

    Europe et un appareil formidable et multiple de nations puissantes , s'étendent nécessai-

    -rement sur plusieurs semaines . Pour résister à l'épreuve il faut aux hommes des nerfs

    d'acier ou plutôt il leur faut une raison ferme , claire et calme . C'est à l'intelligence du

    peuple , c'est à sa pensée que nous devons aujourd'hui faire appel si nous voulons qu'il

    puisse rester maître de soi , refouler les paniques , dominer les énervements et surveiller

    la marche des hommes et des choses , pour écarter de la race humaine l'horreur de la

    guerre .

    Le péril est grand , mais il n'est pas invincible si nous gardons la lucidité de l'esprit , la

    fermeté du vouloir , si nous savons avoir à la fois l'héroïsme de la patience et l'héroïsme

    de l'action . La vue nette du devoir nous donnera la force de le remplir . Tous les militants

    socialistes inscrits à la Fédération de la Seine sont convoqués dimanche matin , salle

    Wagram , à une réunion où sera exposée la situation internationale , où sera définie

    l'action que l'Internationale attend de nous . Des réunions multipliées tiendront en action

    la pensée et la volonté du prolétariat et prépareront la manifestation assurément magnifi-

    -que qui préludera aux travaux du Congrès international . Ce qui importe avant tout , c'est

    la continuité de l'action , c'est le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience

    ouvrières . Là est la vraie sauvegarde . Là est la garantie de l'avenir .

    JEAN  JAURES

     

     

    **************************************

     

    Voici la chanson que Jacques Brel a écrit en 1977 (un an avant sa mort)

    "Pourquoi ont-ils tué Jaurès"

     

    Ils étaient usés à quinze ans

    Il finissaient en débutant

    Les douze mois s'appelaient décembre

    Quelle vie ont eu nos grands parents

    Entre l'absinthe et les grand-messes

    Ils étaient vieux avant que d'être

    Quinze heures par jour le corps en laisse

    Laisse au visage un teint de cendres

    Oui not' Monsieur , oui not' Bon Maitre

    Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

    Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

    On n' peut pas dire qu'ils furent esclaves

    De là à dire qu'ils ont vécu

    Lorsque l'on part aussi vaincu

    C'est dur de sortir de l'enclave

    Et pourtant l'espoir fleurissait

    Dans les rêves qui montaient aux cieux

    Des quelques ceux qui refusaient

    De ramper jusqu'à la vieillesse

    Oui not' Bon Maitre , oui not' Monsieur

    Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

    Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

    Si par malheur ils survivaient

    C'était pour partir à la guerre

    C'était pour finir à la guerre

    Aux ordres de quelque sabreur

    Qui exigeait du bout des lèvres

    Qu'ils aillent ouvrir au champ d'horreur

    Leurs vingt ans qui n'avaient pu naitre

    Et ils mouraient à pleine peur

    Tout miséreux oui not' Bon Maitre

    Couverts de prèles oui not' Monsieur

    Demandez-vous belle jeunesse

    Le temps de l'ombre d'un souvenir

    Le temps de souffle d'un soupir

    Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

    Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?


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