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    Il s'agit bien d'une conception à vivre avec les comédiens et ensuite avec le public .

    La mise en scène est une empreinte , une couleur , avec ses règles profondément intérieures . De plus , la nécessité vitale pour une pièce , est , de s'enrouler autour d'un seul et unique fil rouge pour y puiser toute sa force . Selon nos convictions , la rencontre d'un texte avec la scène ne peut et ne doit être qu'entre la tête et le coeur (autrement dit qu'entre l'intellect et l'affect) d'une SEULE et même personne .

    Toute la logique , l'harmonie doivent être constamment en éveil et ne supportent pas d'intrusion .

    Cette conception exclue FONDAMENTALEMENT toute idée de mise en scène collective , ce qui n'implique en aucune façon le rejet de la participation active des comédiens dans leur capacité à faire des propositions qui seront retenues dès lors qu'elles servent le propos des choix de la mise en scène .

    Il existe , pour un même texte , des milliards de mises en scène , ce sont donc les émotions du metteur en scène qui en créent les contours singuliers . Depuis que le théâtre existe , maintes formes ont été élaborées , explorées . Cette aventure-là est passionnante tant qu'elle n'altère pas le texte et les pensées de l'auteur .

    A La Charbonnerie les choix sont très clairs : le théâtre est là pour "partir" ailleurs , pour inventer des vies , les approcher ; entrer ainsi dans un au-delà des réalités (même si c'est pour réfléchir ces dernières encore mieux).

    Alors , les costumes , les décors , sont indispensables . Et cette recherche de l'esthétisme intégral entre le texte , le travail du comédien et tout ce qui porte la pièce ( sons , éclairage , etc ...) est essentielle . Que serait Mascarille (Les Préçieuses Ridicules) en jean et en baskets ?

    Et l'accessoire ? Même le plus infime des objets change un geste , lui donne toute sa vérité . Le théâtre n'est pas du mime . Le mime étant une discipline tout à fait particulière avec des compétences bien spécifiques .

    Quand le rideau s'ouvre ..... Cela aussi est essentiel , le rideau ! .... Quel gâchis cette mode qui a dévêtu tant de scènes de théâtre , livrant ainsi , dans une impudeur réelle , l'ambiance intime de la pièce , privant ainsi le spectateur du bonheur d'être surpris , interpellé , tiré de lui-même  pour entrer de plain pied dans cet étonnant univers .

    Donc , quand le rideau s'ouvre , le spectateur doit recevoir cette bouffée d'énergies , de présences . Et c'est le décor qui entoure son esprit , ce sont les comédiens qui le font rêver grâce aux costumes qui habillent leurs personnages .

    Enfin , dans la conception , il y a la démarche du détail du détail qui fait que rien n'est laissé à "l'à peu près" . Où serait le plaisir de faire du théâtre si l'on devait monter des pièces sans rigueur , sans précision extrême ? Le travail sur le texte est soumis aux mêmes fermetés d'exigence .


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